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22 avril 2011

Potosí, Sucre y La Paz

Aux dernières nouvelles, nous étions au salar d’Uyuni. Depuis s’est écoulé presqu’un mois et enfin je prends le temps de vous donner des nouvelles de la suite du voyage, du moins en partie!

Uyuni, le cimetière de trains, dodo

 

Ainsi donc, après nos 4 jours en quatre, le ventre en vrac, les yeux cernés, on s’accorde un peu de repis  à Uyuni, bourgade sans charme particulier, mais oú néanmoins nous irons jusqu’au cimetière de train la fin d’après midi venue. On suit l’ancienne voie ferrée, les maisons disparaissent peu á peu et laissent leur place á des amas de détritus qui jouxtent crescendo les rails. Des dizaines de chiens gardent les lieux, le ciel s’assombrit et enfin on atteint notre premier wagon. Il y en a une cinquantaine, tous placés de façon anarchique, on peut grimper dans quelques locomotives en tentant d’en imaginer le fonctionnement. Des pièces de métal éparses s’abandonnent les unes á la suite des autres, le ciel s’obscurcit, les wagons sont pour la plupart taggués. Malgré l’étendu du lieu, on chemine jusqu’au bout, les nuages rosissent. Il serait temps de rentrer si on veut le faire dans une pseudo clarté, mais l’endroit a quelquechose d’envoûtant, livré au temps et á l’usure, et au regard curieux de celui qui s’aventure ici. Le ciel est rouge, orangé, rose. Une langue nuageuse a volé les dernières couleurs du soleil. C’est “Ouah”!

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Potosí, 4100 m d'altitude, son cerro rico en a perdu lui 300 m. 

Il est neuf heures, on saute dans un van qui grimpe, grimpe jusqu’au pied du Cerro Rico. Dans une petite pièce sombre d’une maisonnette, on nous demande de revêtir veste, pantalon, bottes, casque et lampe. On s’exécute sans avoir peur du ridicule, mais par contre en appréhendant l’affichage gringo de ce qui est pour nous un déguisement. On se rend dans cet accoutrement au marché des mineurs où on achète boisson, feuilles de coca, gâteaux et cigarettes. Le minibus nous transporte jusqu’aux portes de la mine. Plus de 4000m d’altitude. On traverse deux rangées de cabanons de terre, où les yeux hagards et le dos courbé, sont assis quelques mineurs. Leurs vêtements sont de la couleur des murs. Après quelques recommandations sécuritaires, on s’avance le cœur battant d’excitation dans un des milliers de tunnels qui rongent le mont tel une souris dans un gruyère. Le passage est étroit, il fait frais, le guide nous crie sans cesse un “GUAAAARDA” (=attention) qui déclenche un mouvement similaire chez nous 6, on se penche sans réfléchir, les yeux á l’affût d’un tuyau, poutre ou pierre qui pourrait nous assommer. La lumière du jour n’est plus, le chemin se rétrécie de plus en plus, dix centimètres d’eau ont pris place au milieu des rails, l’air se raréfie, des milliards de grains de poussière troublent notre vue. Le guide nous montre les différents minéraux présents encore aujourd’hui dans cette de terre de malheurs : étain, cuivre, argent… deux ombres accompagnées du son pesant du chariot sur les rails s’approchent. Le visage déformé par une boule de coca, les yeux anormalement grands, deux jeunes d’une vingtaine d’années supplient le guide pour qu’on leur donne de la coca. Cette première rencontre nous met mal á l’aise… Nous sommes si frais, si disponibles… et eux si anéantis par la mine… On poursuit notre avancée dans ses artères, l’air se veut toujours de plus en plus rare, on s’essouffle, le cœur bat á mille mais ce n’est plus par excitation mais par un sentiment confus, gênant, désagréable.. on rencontre plusieurs groupes de mineurs. Toujours plus jeunes. 12 ans. Il a 12 ans, il pousse des chariots de 500 kg à vide, respire du souffre et de la poussière 12h/j, se nourrit de coca, se bousille la santé. Plus une once d’innocence dans le regard, plus un gramme de légèreté. L’essoufflement, le choc émotionnel se font de plus en plus sentir et ce n’est pas le litre de limonade offert qui va nous déculpabiliser. Le corps ressent la dureté du l’endroit et ne demande qu’á le fuir. Au fur et á mesure que l’on s’enfonce dans les profondeurs du cerro, le cœur palpite et les poumons recherchent en vain les courants d’air pur. Le guide nous fait grimper sur les murs de pierres instables, ça sent le souffre, il veut que l’on rencontre les “poseurs” de dynamite. On escale donc, maladroits, les bottes trop grandes, ce mur de pierre, ça sent toujours le souffre. Les plus grands s’aventureront dans une autre partie, où en effet ils pourront discuter deux minutes en échange de biens comestibles avec les mineurs. Puis d’un coup, tout s’accélère! Notre guide nous empresse de descendre, il va y avoir des explosions. Paniqués, on ne cherche pas á comprendre et la peur nous donne des ailes pour redescendre… puis “ Boom” “Boom” “Boom” “Boom”… 13  fois… C’est impressionnant On se sent emprisonnés dans un gruyère friable… Malgré cet étouffement grandissant, le cœur qui ne cesse de vaciller, la gorge et le nez asséchés par toutes ces particules volantes, on s’enfonce davantage au cœur de cette montagne. Au détour d’une galerie souterraine, on s’arrête avec un groupe de 4 mineurs, le faciès toujours gonflé d’un côté par la planta salvatrice, les yeux explosés. On dirait une petite famille. On les observe, angoissés, poser de la dynamite dans des veines qu’ils ont creusées. Vincent deviendra le temps de cette pose leur bienfaiteur avec ces 20 ou 30 cm de plus. Le voilà converti en  mineur á enfiler de la dynamite dans les trous et á enfoncer les bâtons en donnant de grands coups dessus. La peur se lit sur son visage. Son collègue lui s’en amuse et se moque même du déhanché provoqué par le mouvement de frappe. L’habitude rend elle les gens plus inconscients face au danger? Les engins explosifs bien placés, on a 4 mn pour filer en courant, grimpant, sautant, á travers un parcours escarpé pour s’abriter des explosions. Terrorisés, on trouve refuge dans une mini grotte… Les deux jeunes mineurs ouvrent un journal, comme si de rien n’était… Serrés, en cercle, on est tous dans l’expectative de l’explosion. Le temps prend une dimension étrange puis BOOOOOOOOOOMMMM On sent la terre trembler, le souffle a soulevé le casque de Vincent, une larme s’est échappée des yeux de Jo, mon cœur semble vouloir sortir, peut être pour échappe á cet endroit diabolique. L’émotion se lit sur tous les visages… Vincent veut voir son travail mais la densité de poussière est telle qu’il n’en verra rien.

Choqués, on s’accorde un pause près du Tío, le dieu des mineurs, qui á l’origine était le contraire puisque ce sont les espagnols qui placèrent des diables ici ou lá dans les mines pour forcer les indigènes á travailler. Cet esclavage provoqua le douloureux bilan de 8 millions de morts  dans les mines ou assimilés (fonderie par ex) en 300 ans… Juste á Potosí… Seuls les hommes peuvent travailler dans ces couloirs de la mort, la Pachamamá ne voulant pas voir apparaitre les femmes. Aujourd hui encore, il n’y a pas moins de 15.000 personnes qui quotidiennement viennent respirer dans les veines de la montagne. Ils gagnent en fonction de ce qu’ils trouvent, et ce ne sera pas de l’argent pur, épuisé depuis belle lurette. Ils “gagnent” aussi après 5 ans d’activité intense, les soins á vie á l’hôpital mais aussi des infections pulmonaires gravissimes, sans parler de risques journaliers La soif de l’or est inépuisable… pourtant déjà deux morts en 2011, 9 l’an passé et cela sans comptabiliser les nombresues maladies qui accélèrent leur passage vers la mort.

Cette visite touristique qu l’on avait par ailleurs longtemps hésité á faire, s’est  transformée en grosse. Le choc. On se sent si petits, égoístes, riches…  Après cette rencontre, je pense que l’on oubliera jamais la condition excécrable  de vie de ces jeunes, celle de ceux de chez nous est si rongée par le superficiel. On vit dans un monde si lointain de la poussi`re de Potosí.

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C’est uniquement ce qu’il faudra retenir de notre séjour á Potosi, car bien malades la plupart du temps… mais les gens sont une nouvelles fois très gentils.

 

Sucre, petit bonbon bolivien

 

On choisit de se loger dans un alojamiento plus que modeste, mais qu elle n’est pas notre surprise lorsque nous ouvrons la fenêtre, la Bolivie dans toute sa splendeur s’offre à nous : des hommes poussant des charrettes sortent en courant du marché qui ferme ses portes, vendeuses de ballons qui paraissent minuscules face à leur monticule de formes volantes, des enfants qui s’amusent à se balancer des avions en papier de part et d’autres de la rue et ses contrastes si captivants : une jeune femme en jeans moulant, petit haut sexy, cheveux détachés, lunettes de soleil qui couvre la moitié du visage et derrière la petite dame á le tenue traditionnelle et bien sûr des mètres carrés de vendeurs en tout genre.

Un film á dimension humaine.

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Retour á Sucre : baroque, blanche, coloniale, tout semble propre et riche. On se trouve dans une des villes les plus bourgeoises de Bolivie. C’est reposant.

 

P1030656 P1030658 P1030661 Petite pensée à Jo et Steph, merci pour ce mois passé ensemble et pour tous ces moments inoubliables. Palme d'or : la chambre des angoisses Carlos V!

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La Paz, Oú est elle cachée?

Alors que le bus avance tranquillement vers la Paz, brutalement, elle nous appara[it de plein fouet : sur les flancs de nombreuses montagnes qui se rejoignent dans une cuvette, La paz qui n’a de pacifique que son nom. 3 millions d’habitants, une ville visible presque dans sa totalité simplement en tournant la tête de 360 degrés. Il est 7h30 et on part s’aventurer dans cette ville tumultueuse. Premier constat : une circulation sans queue ni tête, pas de voiture particulière mais des micros jaunes, verts, bleus splendides ; des milliers de taxis collectifs ou non et des klaxons qui marquent la ponctuation de ce brouhaha incessant.  De plus, même dans cette ville tourbillonnante, les gens sont paradoxalement zens, tranquilles… Encore une fois, c’est sur les trottoirs qu’on peut observer la vie. Des centaines de kiosques ambulants se suivent en rang d’oignons. On aimerait tant s’assoir avec les pazeños partager une salteña sur le coin d’un trottoir, mais notre corps trop fragile risque á nouveau de nous le faire savoir.

De fil en aiguilles, on tombe dans le Mercado de las Brujas (Marché des sorcières) AAAhh… Bien que les commerces se soient sédentarisés, on peut cependant rester bloquer devant les stands de fœtus de lamas, des plantes variées, de San Pedro (cactus hallucinogènes) et surtout devant ce que dégagent ces femmes sorcières.

 

On retrouve Pierre (oui oui souvenez vous, camping sauvage vallée de la mort au Chili) avec qui nous partons faire le musée de la coca. Très instructif. Cette plante á toujours été au centre de querelles politiques. D’abord les espagnols, suivi des états-uniens, et enfin les boliviens qui finiront et ce depuis peu par la légaliser. Elle est le symbole de la Bolivie, indissociable du monde la  mine et une source médicamenteuse indiscutable. D’abord pour les petits maux, on la mastique (intestin, altitude…) ; mais avant tout la base de l’anesthésie dans le monde. Déjà les Incas pratiquaient des opérations cérébrales grâce á ce pouvoir. N’oublions pas que c’est également la plante essentielle au fameux Coca-Cola. Alors ces États-Uniens qui ont voulu l’interdire sont bien contents aujourd’hui d’en acheter des tonnes á la Bolivie. Bref, une plante bénéfique si on omet aussi que c est la base de la cocaïne qui soit disant passant, á la l’échelle mondiale est consommée á 80% par les Etats Unis.

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 Aux prochaines nouvelles, une partie du lac titi caca et.... j'aurai 30 ans!

 Et pour fêter ca, on est parti directement là :

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Commentaires
E
Ca y est les amis, de notre côté le voyage s'est achevé, à présent je suis devant votre blog, vous vous rappelez quand on en parlait voici presque 2 mois :) On a aussi eu notre part du gateau, nos 6 mois de bonheur (certes une grosse part !), mais la gourmandise est un vilain défaut tellement délicieux qu'en ce moment je bave devant votre blog au lieu de travailler...<br /> <br /> Le retour à un mode de vie beaucoup moins nomade dans une société complètement aseptisée, contre-nature et régulée où les gens, en grande majorité, ont des préoccupations bien égoïstes et matérielles est un décalage énorme et difficilement supportable pour nous.<br /> <br /> Dans 10 jours on rentre au Canada, un peu plus d'isolement dans notre village de montagne nous fera oublier pour un moment la folie et les non-sens de la société dans laquelle on vit.<br /> <br /> Croquez les mois de voyage qui vous reste les amis, il faudra se souvenir de toutes ces expériences plus tard et ne jamais les oublier !<br /> <br /> En tout cas votre compagnie pendant ce mois ensemble était un privilège pour nous, vous êtes des gens hors normes, merci encore !<br /> <br /> Que les vaya bien compadres,<br /> Esteban y Josephina
V
Coucou Alban!<br /> Le trip ayahuasca ne sera pas pour nous cette fois ci. Mais effectivement on en a connu qui avaient vécu cette expérience. cela dit, je pense que ce genre de trip doit se faire avec une préparation mentale, ce qui n est pas du tout notre cas aujourd hui! Promis on viendra te voir sur Dieppe! un beso
V
Tt d abord merci á tous pour vos messages, je crois que je repartirais plus souvent le jour de mon birthday!<br /> + Potosí : le but du message n était pas d'en dégouter les gens, j ai écrit notre ressenti, certes moins plaisant que n importe quel autre trip, mais en aucun cas on ne regrette de l avoir fait, ça a été une expérience de celles qui te font "mûrir", avancer et voir la vie autrement. De plus, Potosí est une ville agréable, jolie, baroque avec une palanquée de musées!<br /> + elena Jérome : Appeler depuis la Bolivie s'est révélé cher á chaque fois qu on l a tenté, mais avec skype no problem! promis on vous appelle <br /> rapidement Helene et Jérome<br /> + Soso, Benòît, mamilou : Promis á notre retour on fera la chouille ( on reconnait les f^tards dans les messages! haha)<br /> + Sophie sister : il paraît que tu as des fenêtres? et on a pas de photos? merci pour tes messages<br /> + Doro, steph, Papy Mamie : Profitez bien ce week end! On pensera á vous!<br /> <br /> Bisous á tous et merci encore pour vos messages! et Promis j arrète de faire des récits á rallonge! <br /> un beso desde Latacunga
M
Non, ce n'est pas possible ma petite Sandra ! Tu n'as pas 30 ans ! J'ai dû sauter des étapes car j'ai l'impression que c'était hier que tu es apparue pour venir toi aussi remplir ma vie !!! Et pourtant ! Je te souhaite donc un très très joyeux anniversaire, en espérant que vous vous trouvez une fois encore dans un endroit magique (Galapagos ?) qui restera pour vous innoubliable. Mais de celà, je n'en doute pas car vous avez le don de découvrir et de faire des choses hors du commun ! ;-) Alors profitez-en à fond car vous ne l'oublierez jamais. Ceci dit, partager un verre avec vous nous aurait aussi comblé en ce jour mémorable, mais ce sera pour plus tard, c'est garanti :-)<br /> Vous êtes maintenant à la moitié de votre périple. Et oui, déjà ! J'espère que votre deuxième round sera aussi riche que le 1er, que vous nous le ferez vivre à distance encore et encore car vos récits et photos sont toujours fabuleux. Merci à vous d'y consacrer du temps d'ailleurs, car cela ne se fait pas en 2 minutes. Petit bémol (à mon sens), la prise de risque dans la mine... Mais bon, tout est bien qui fini bien comme on dit ! Après ces moments forts en émotions, en efforts physiques, vous allez sûrement apprécier le calme des iles et pouvoir vous reposez un peu. Ceci avant de reprendre une fois encore votre vie de vrais routards que beaucoup vous envient.<br /> Pour les news louannécaines, je vous envoie très vite un mail. Au fait, le colis est arrivé à bon port vendredi dernier, en très bon état et la distribution a été faite ce jour pour le plus grand plaisir des petits et des grands. Un grand merci à vous.<br /> Mille bisous à tous les deux et encore joyeux anniversaire Sandra!
S
eh oui chacun son tour, 30 ans changement de cap bienvenue au club!!! en tout cas, qu'il l'aurait cru que tu serais si loin pour le feter!! en tout cas tu en auras un merveilleux souvenir!!<br /> on pense fort a vous! on vous fait pleins de bisous ! Eva et Zoé souhaitent un joyeux anniversaire a tata Sandra!!! bisous de leur part<br /> je t'aime ma sister!!!!!
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