BRASIL, fesses rebondissantes et soleil étincelant? NON! Pluie diluvienne et prix exhorbitants!
Mais nous sommes là tous les quatre avant tout pour découvrir THE spot, THe chutes of Iguazù! Chose prévue après un passage de frontière mémorable...
Il s'agit d'une vallée volcanique, plusieurs manteaux de basalte se sont formés et ont donc créé des obstacles naturel au fleuve Iguazù ( en langue guarani cela signifie "grandes eaux"). Durant toute cette première journée, nous arpentons donc du côté brésilien, et apprécions les voiles violents et tonitruants des chutes. La vue est globale et de plus en plus spectaculaire. Il est difficile de concevoir que nos yeux avalent une vision de 275 chutes, des plus impressionantes au monde! Et à titre de comparaison, je vais glisser une photo des chutes de niagara, ce sera à vous de juger!
Niagara... Iguazù...
Qui as dit que je faisais de la propagande?
Durant plusieurs heures, on s'extasie devant ce monstre et on se demande bien ce que le côté argentin nous réserve de différent...
A part ça, impossible de dresser le portrait du Brésil en y ayant pénétrer trois nuits. Seules conclusions, la nourriture est alléchante (mais le Paraguay nous a offert de vrais feux d'artifice culinaires en comparaison), la patronne de l'hôtel TRES TRES TRES entreprenante et explicite avec mon chéri!!! Si si! même du haut de ses 70 ans! Impossible de retirer de l'argent à Foz de Iguazù!, même après plusieurs heures de recherche! On a quand même réussi à voir un travesti! non mais oh! et enfin, le football! Une ferveur inexprimable! Un simple match de copa américa et les hurlements féminins, masculins retentissent à chaque actions, les femmes lâchent le trop plein d'émotion en larmes de bonheur et d'énervement! Encore un beau spectacle!
Vuelta en Argentina....
Cataratas de Iguazù, "Where is my umbrella?" / "¿Dónde está mi paraguas?"
Au petit matin, alors que Seb vient toquer à notre porte car notre réveil commence à faire des siennes, nous le découvrons déjà si tôt emmitouflé sous sa grande cape de plastique... Il pleut des cordes, des piques, des lassos, des lianes... Le ciel s'est transformé en cascades lui aussi, et il va falloir naviguer entre les gouttes.
Mais fins bretons que nous sommes, on n'est pas en sucre nom de diou! Courons vers notre destinée du côté argentin! Notre deambulée commence par le bas des chutes où les hommes (ah oui, nous sommes aussi avec Alex, le cousin de Seb!) s'offrent une petite douceur revigorante : zodiac sous les chutes! Du haut de notre rocher, le show est hallucinant, le fleuve est énervé ce matin, ça remue dans tous les sens. Mais sur leur bicoque, les gars n'ont pas eu de grandes sensations, si ce n'est la douche massante sous la chute!
Notre avancée au coeur du parc se passe de commentaire, les vues sont de plus en plus ennivrantes...
Touche finale : la gorge du diable... 90m de chute libre où de petits oiseaux s'éclatent à virevoleter entre les flots...
Nous rentrons totalement épuisés et trempés... Nous sommes tous à essorer, mais l'esprit chargé de merveilles. c'est un des plus beaux endroits visités depuis le début du voyage.
Nous sommes attristés par le départ de Seb et Filo qui poursuivent leur voyage vers la Bolivie et le Pérou. Mais nous décidons de faire escale quelques jours à puerto iguazu, que nous quittons vite pour...
San Ignacio, missions jésuites... ou pas...alors mission maté... sí señor!
Ben mince alors, ici aussi les ponchos sont de sortie! Et en plus, le froid s'invite!
Ici, a été construite une mission jésuite classée comme celle de Trinidad au Paraguay au patrimoine mondial de l'Unesco. Curieux, nous nous y avançons, mais l'abus tarifaire nous fera reculer... Mais qu'importe, on saute dans un bus et arrivons dans une fabrique d'yerba maté!
Le maté... Plus qu'un symbole, c'est une tradition, un quotidien, un partage, de la convivialité... Combien de fois les argentins nous ont-ils offerts le maté?!! Tous ces jeunes croisés sur les chemins de rando, ou encore le gardien de nuit de la station de bus de San Ignacio... C'est une façon de dire, reste un peu, on va discuter.
Le maté aurait en plus des effets positifs sur le corps (bon cholestérol, anti cancérigène, excellent coupe faim...) et c'est à chaque coin de rue que l'on peut observer un argentin (ou un paraguayen) se trimballer sa thermos, sa calebasse rempli de maté qu'il sirote avec sa bombilla, sorte de paille métallique... Loin des clichés, le maté EST la société argentine.
Parque Iberá, ah les croco, ah les croco, ah les crocodileeees ♪
Poussés par de nombreux jeunes argentins, on se rend après un très très long trajet dans ce parc. On ne sait pas trop qu'y trouver car très brièvement signalé dans les guides...
On y découvre en réalité un havre de paix (encore un!) niché dans une nature sauvage et préservée des masses touristiques. Notre dortoir, caché dans un hôtel de luxe, a les pieds dans une lagune gigantesque, plusieurs pontons y mènent, et les couchers du soleil sont stupéfiants...
4 jours d'errance à la découverte de cette nature mystérieuse... De drôles d'animaux sortis tout droit d'un conte fantastique de Tim Burton ont trouvé refuge dans le parc (les carpinchos!), des cerfs des marais aussi et plus surprenant des singes! Bien entendu des quantités d'oiseaux indénombrables (canards, hérons de toute sorte, cormorans, cigognes...) et surtout, surtout! Les terrifiants Yacaré!!!! Soit une espèce de caïman qui pulule dans ces lagunes! Il y a en par millier et ils n'ont toujours pas été comptabilisés!
Rien de tel qu'une virée voire deux en canoé pour mesurer l'étendue de cette faune...
Un lieu fantastique pour les amateurs de grands espaces sauvegardé par l'homme et encore peu visité.
Gauchito Gil, la danse des rubans rouges
Gauchito est vénéré partout en Argentine, mais davantage dans le nord Est où les gens y vouent un culte démesuré.
C'est un saint païen, sanctifié par le peuple car se sont produits des miracles suite à son assassinat par les forces de l'ordre. Lui même était un espèce de Robin des Bois.
Ayant quelques heures à tuer, notre foi nous pousse à lui. On y va avec deux anglais rencontrés dans le parque Iberá... L'endroit érigé pour sa sainteté est très curieux. Un rouge immaculé peinturlure l'espace, tandis que le son des musiques gauchescas s'enflamment, animent les trois ruelles, irritent nos tympans... Nos narines se refugient quant à elles dans l'odeur omniprésente de viande grillée, les parillas ont envahi les trottoirs. Des souvenirs, oups pardon, des objets de culte à vendre de toute part et ces gens venus de partout pour prier sur la croix du fameux gauchito, grand protecteur des foyers et des conducteurs/passagers ou venus déposer une offrande (plaque commémorative ou objet divers...)... ca valait le coup d'oeil!
San Antonio de Areco, le village oublié des gauchos
Retour dans les alentours de Buenos Aires où se cachent la tradition gauchesca la plus prononcée d'Argentine.. Enfin, ça c'est ce que promettent les guides! Concrètement, ici vivait il y a plus d'un siècle celui qui a inspiré le deuxième roman sur les gauchos Don Segundo Sombra.
Depuis, le village s'est assimilée à cette inspiration et tous les grands artisans pour ne pas dire artistes en coutellerie, cuir... sont venus remplir les vitrines de leurs créations toutes plus splendides les unes que les autres.
Dans le musée du village, on apprendra qu'à l'époque où l'Argentine des campagnes n'étaient QUE celle des gauchos (aujourd'hui ceux ci sont toujours d'actualité, nous en croisons beaucoup notamment dans un petit village près du parc Iberá, amis la vie moderne s'est évidemment déversée dans les bourgades et villes), ces cavaliers s'offraient le luxe d'une boisson fraîche le soir venu dans les pulperías, sorte de bar-épicerie. Les comptoirs étaient protégés par des grilles car les hommes étaient souvent violents. Tout ça est fini depuis longtemps, les petits supermarché ayant éclos de partout. Alors qu'elle n'est pas notre surprise lorsqu'on pénétre dans un bar qu'on croyait être une reconstitution d'une de ces pulperías! Les portes s'entrouvent avec hésitation et un calme parfait règne dans cet antre du siècle dernier! C'est une des dernières pulperías du pays! Les journaux tapissent le comptoir, les hommes font la causette, le patron est charismatique et même son chat se léchouille au ralenti. La poussière recouvre les rangée de bouteille, rien ne semble avoir bougé depuis un siècle... Un joli saut en arrière que le chef des lieux est heureux de partager avec nous (toujours au ralenti)...
Tigre, rrr, le St Trop' d'Argentine,... ou d'Amérique Latine tiens!
Oui, à une heure de la capitale en train, cette ville est devenue plus que bourgeoise et abrite de très très belles demeures! Notamment lorsqu'on s'écarte un peu de la ville à proprement parler pour rejoindre les rives et bras de fleuve qui strient la carte géographique.
Nous nous plairons d'ailleurs à circuler en bus marin le long du fleuve Tigre plusieurs heures afin de comprendre, qu'ici la population a un mode de vie bien particulier : moyen de locomotion principal : le bateau pardis! Une petite marche viendra combler notre curiosité...
Buenos Aires, retour à la case départ, sentiment partagé...
La boca... visite du stade peu intéressante pour les grands amateurs de foot que nous sommes! Une chose est sûre, l'équipe de la Boca Juniors, stade mythique qui a fait connaître en autre Diego Maradona (le menteur et le drogué!), est honoré, déifier, adorer par les gens de son quartier! Une vraie religion!
Dernière soirée... je tangue, tu tangues, nous tangons.... une dernière danse avant le saut de l'Atlantique, ou comment finir en beauté ces six mois de bonheur absolu, de liberté... Nous fuyons les traditionnels shows à 400 personnes proposés aux touristes et trouvons notre bonheur au Bar Azul...
21h, trois personnes sont déjà installés dans l'ambiance feutrée et tamisée de ce bar à la décoration d'antan...
Un mini table noire qu'une bougie éclaire nous attend...Il donne sur ce qui doit être la piste... serait-elle un peu petite? Entre deux mots échangés, une note de piano vient nous interrompre, elle donne le ton, lance la musique, ouvre le bal... Au deuxième morceau, c'est le bandoneón (accordéon) qui vient apporter cette touche de mélancolie si propre au tango... Enfin, arrive le contre bassiste qui adoucie la tristesse de certaines mélodies... Ils quittent la scène et laisse leur place à une humble chanteuse aux cordes vocales époustouflantes qui, acapella, nous interprète les plus grands tangos sans oublier de nous faire totalement frissoner! L'échine refroidie par tant d'harmonie, nos yeux cette fois vont sortir de leur orbite pour mieux admirer l'arrivée de nos deux danseurs de tango qui chavirent à merveille, de plus en plus, à nous donner le tournis... qui arrive réellement lorsque le danseur me propose de danser avec lui... Rouge écarlante et très intimidée par tant de talent, je ne peux le lui refuser, oui moi, celle qui passe ses soirées à regarder les autres danser... Je me laisse donc entraîner et envoûter par sa gestuelle le temps d'un morceau, pour me rasseoir auprès de mon homme, enfin, épatée par ce que je viens d'accomplir. Les bouts de musique s'enchaînent, nos musiciens reviennent à plusieurs reprises nous ensorceller, parfois accompagnés par la chanteuse, parfois par les danseurs, ça monte crescendo, les danseurs sont de plus en plus épatants, les levers de jambe frôlent et basculent les tables, les notes s'alourdissent de nostalgie, c'est donc ça le tango... A l'image de notre voyage, une parenthèse d'émotions, de découvertes, d'humanité, d'arts, à vous faire tourner la tête... ça y est, la pointe nostalgique est apparue...
Vincent, 29 ans, -12kg ♥ Sandra, 30 ans, +2kg ♥ Bebito, 4 mois 1/2, +250g