La ruta Quilotoa, Quito et Réserve de Cuyabeno
La Ruta Quilotoa, L'Equateur authentique, premier contact avec le continent
Latacunga
Au petit matin, on se rue au marché. Pittoresque. Les étales de fruits exotiques ne se comptent pas, les petits restaurants mobiles, comme au Maroc, nous ouvrent l’appétit. On achète donc des espèces de litchis poilus et d’autres fruits inconnus au bataillon. La vieille ville a un certain charme et n’est pas sans nous rappeler le style baroque déjà croisé en Bolivie et au Pérou.
Sur une rue piétonne, un instrument et son maître nous interpellent… Un pasteur rodant par là nous informe qu’il s’agit d’une harpe inca. Alors qu’il se tape la discute, deux journalistes armés de caméra et micro sautent sur un Vincent abasourdi, et lui posent des questions sur la musique équatorienne. Evidemment, je me cache et ris aux éclats de ma bassesse et surtout de voir mon chéri dans cette position inconfortable ! C’est Cotopaxi TV, mais on aura beau attendre le reportage le soir même, il ne passera pas…
On continue notre ballade et voilà que trois jeunes filles en tenue de collège nous demandent si elles peuvent nous poser des questions. Bien sur ! Voyons ! On s’installe et voilà que les miss commencent á me filmer et á me poser des questions en anglais ! Shame on me ! Vengeance du destin il faut croire…
Nous sommes surpris de découvrir que l’Equateur est encore aujourd’hui un pays haut en couleur, authentique, où presque toutes les femmes (a part dans les très grandes métropoles) ou presque et un grand nombre d’hommes arborent des tenues traditionnelles. Les hommes portant un petit chapeau et un poncho de laine aussi rigide que celle d’un tapis, tandis que les femmes exhibent des colliers dorés aux mille perles, le même chapeau, des chemisiers blancs brodés, dentelés, un châle aux piqures brillantes, un jupe droite en velours aux motifs colorés et de petites chaussures souvent á talon et la queue de cheval enveloppée dans un ruban multicolore.. Trop la classe les équatoriennes, je me sens si ridicule avec mon leggin troué, mon tee shirt sans forme…
Saquisilí
Le jeudi matin est un grand jour á Saquisilí. Un marché gigantesque se dresse pour les villages aux alentours. Une des places principales est noire de monde, vendeurs de meubles, de bassines en pneu recyclé, des femmes courbées par le poids des sacs qu’elles portent ou des fagots de canne á sucre, des artisans qui excellent en fabrication d’objets en osier, et surtout des attroupements autour de petites bestioles tels que moutons, poules, lapins géants et le fameux cuye (cochon d’inde) Ils sont á croquer dans leur grand panier… Mais savoir qu’ils finiront en broche n’a rien de si réjouissant.
On voudrait prendre des milliers de photos, mais il n’y a aucun touriste, alors sortir un appareil photo ne peut passer inaperçu… (tu as remarqué Steph que je ne m’améliore pas en photo volée !)
Il y a aussi une partie destinée aux quelques voyageurs perdus sur cette route : Etoffes, pulls en alpaga, plats en bois ou toiles peints de façon vive. On y représente des scènes de vie quotidienne…
Derrière tout ca, il y a les incontournables vendeurs de DVD piratés, les potiers, les stands de repas sur le pouce et enfin le marché aux milliards de bananes qui s’entassent de partout, que l’on peut zieuter derrière les hommes « couturiers » qui s’attèlent minutieusement á la réparation des vêtements d’ autrui, regardant du coin de l’œil les femmes d’un certain âge qui scient inlassablement des lames pour en faire et bien justement des scies.
Malheureusement, on quitte trop prématurément cet endroit et ratons le véritable marché aux animaux…
Zumbahua, le village dans les nuages
Sur la route de Quilotoa, les paysages sont d’une grande beauté et si écartés des sentiers battus. On traverse de petits villages et il y a une grande quantité de paysans guidant leur troupeau de moutons ou lamas perdue dans la montagne. Celles-ci sont ici majestueuses et ressemblent á d’immenses couvertures en patchwork où la couleur verte se décline á l’infini.
A Zumbahua, nous sommes les seuls curieux, et les regards amusés, discrets ou fixes sur nous nous le font bien comprendre !
On part en camionnette jusque la lagune Quilotoa, l’attraction du coin. Lagune nichée dans le cratère du volcan. 3eme fois que l on part explorer un volcan, 3eme fois qu’une brume à couper au couteau nous obstrue la vue ! Et cette fois encore, on ne fera que distinguer les contours du lac !
Samedi, 3 heures du matin, le supermarché géant á ciel ouvert ouvre ses portes. C’est effectivement le seul jour de la semaine où les habitants peuvent faire leur provision. On trouve de tout ! des vendeurs de piles en passant par celui des sacs á patates, de lamas, glaces, chapeaux, PQ, jus de fruit… La farine est faite sur place… C’est un jour de fête et on peut mitrailler depuis le balcon de l’hôtel les milliers de personnes élégamment habillés venus faire leurs emplettes. L’Equateur est LE pays du marché, on commence á comprendre pourquoi !
Quito, capitale aux multiples facettes, mais… Fuyons la ville !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Bon et bien on n'en verra pas grand-chose de Quito ! Et la seule fois où on a vu des trucs intéressants, l’appareil se reposait dans la chambre d’hôtel ! Il s’agissait du vieux quartier colonial. Le passé espagnol y est bien marqué dans la pierre, les places se succèdent et sur chacune d’entres elles un événement dominical se déroule : concert latino, défilé de familles venues apprécier la fraicheur d’une glace ou encore marché artisanal sur fond de concert impro Hip Hop. On visite le couvent San Francisco, nos connaissances religieuses sont trop limitées pour savourer cet endroit ; par contre, le « coro » nous laisse bouche bée ! Vue sur la chapelle, une chapelle tapissée d’or de toute part et de joyaux ! Un bijou Géant ! Voilà donc où se trouve une partie de l’or des temples incas brulés par les spanish !
La reserva de Cuyabeno, la jungle, la selva, la forét amazonienne, cinq jours
Après une nuit dans le bus, nous voila á Lago Agrio, ville frontière avec la Colombie, parsemée de bars á filles de joie ce qui ne rend pas forcément plus joyeux la face de cette bourgade quelques fois prises d’assaut par les FARC. On chope un van qui nous enfonce dans la flore amazonienne : la hauteur des arbres est surnaturelle ! Puis un grand canoé : ca y est, après 14h de trajet (sans les pauses) nous voila qui naviguons sur ces bras d’eau aux couleurs terreuses, cachés par une verdure de celle qu’on voit dans les films, oui, oui, c’est bien celle que vous imaginez !
le look de la parfaite aventuriére n'est ce pas? haha, la tronche
Voici en vrac, quelques unes de nos expériences…
Ballade en canoë motorisé… chacune de nos sorties, on verra des familles de singes, des oiseaux préhistoriques (Hoatzin), des aigles de toutes sortes, des perroquets á n’en plus finir, des martin pécheurs et beaucoup beaucoup d’autres oiseaux… on s’approche aussi d’un immense essaim d’abeilles, les abeilles « marcheuses » nous dit Jacob, notre guide… Il nous demande aussi de crier en cœur « Martín ». Kesako ? Oú veut-il en venir ? on s’adonne á cet exercice et voilà qu’on entend très distinctement les petites bêtes émettre les bruits qu’aurait pu produire un bataillon de l’armée marchant au pas ! Incroyable !
L’observatoire, tour de… mètres de hauteur… Duquel on expertise l’étendue (pourtant microscopique á l’échelle de sa taille réelle) de la jungle.. On se sent bien petit. On ira aussi contempler un lever de soleil (5h30)
sur la derniére photo : une fourmi chirugienne (la plus grosse) qui sert en effet d'agraphe lors d'opération.
Mal de bide assuré… Alors qu’on pensait, (premier soir), sauter dans nos moustiquaires, voilà que Jacob nous emmène faire nos premiers pas en forêt, petite ballade nocturne á la recherche d’insectes... Pardon ? Y’a des insectes ici ? L’émotion atteint son maximum lorsque, encore dans la zone dortoir, on tombe nez á nez avec une tarentule ! Mais qu’est ce qu’elle fait là celle-là ?! Elle niche dans un bananier, leur refuge fétiche… On aperçoit aussi une toile d’araignée géante sur le pilotis d’un cabanon.. C’est bien le nid d’un tarentule… et c’est bien NOTRE cabanon ! Panique ! Mais on apprend que c’est plutôt bon signe d’avoir comme colocataire cette bête poilue qui dévore sans tortiller les autres insectes… Si tu le dis… cette escapade nocturne, sera aussi l’occasion de croiser le chemin des cousines de notre chère tarentule, toutes aussi canons les unes que les autres (…), phasmes, champignons phosphorescents, scorpions sans queue qui choisi notre guide comme perchoir, des chauves souris bien plus grandes que nos bretonnes… Mais finalement, le plus impressionnant, ce sont les bruits qui résonnent de tous les cotés, le chantier de la jungle, le chant de la faune amazonienne… Indéniablement, c’est ici que devraient séjourner les musiciens en manque d’inspiration. Et ce ne sont pas des mots qui peuvent décrire ces incroyables sons mais des onomatopées sur une partition de musique. Et lorsqu’on se retrouve dans le noir á étudier ces mélodies lugubres, ca fait froid dans le dos !
Le village communautaire voisin (seuls voisins d’ailleurs, pas d’autres campements á des km á la ronde)… A l’aube, on arpente ce bled comme des curieux, et cette curiosité nous semble un peu déplacée. En échange des regards posés sur ce peuple, on peut leur acheter en signe compensatoire de la gêne occasionnée des bijoux naturels (tagua et toutes sortes de graines…) bref, on n’aime pas, on préfère examiner la nature… après avoir gouté la chicha de manioc (mais pas de celle mastiquée et recrachée par les femmes), on a juste l’impression de boire un fromage de chèvre bien fermenté !
La flore nous réserve quelques merveilles : petit fruit rouge rempli de graine servant de peinture ou de colorant, des orties géantes que Jacob frappe malicieusement sur le dos de deux volontaires qui serrent les dents. Leur dos se transforme en calculette géante, mais cela aurait des vertus relaxantes. On goute á différente fruits, découvrons á quoi ressemblent l’arbre á café, á mangue, á cacao. On goute d’ailleurs le fruit de la cabosse, exquis, mais rien á voir avec notre cher et tendre (oui il me manque) chocolat !
Enfin, on déracine du manioc (yuca), le pelons, lavons, râpons. On place les miettes dans de grandes feuilles tissées, les enroulons et les pressons afin de faire ressortir l’humidité. Enfin on tamise les petits morceaux et notre farine est prête á passer sur le feu sous une forme de galette.
Ce n’est pas très ragoutant, mais au moins on ne crèvera pas de faim dans la jungle ! Durant la préparation, deux petits singes, dont un minuscule viendront s’amuser avec nous.
La pêche aux piranhas… Ok infructueuse, mais quand même, ca met le palpitant de sentir des touches de ce fameux poisson.
Randonnée pluvieuse… On tentera d’imiter tarzan en se balançant de liane en liane, d’arbre en arbre, on se sent voler !... Ok, c’est pas vrai, on a bien du mal á soulever nos corps ! Durant cette marche, on vivra une expérience culinaire hors du commun : dans certains arbustes, se logent les « fourmis citron »… il faut y gouter parait il… Et en effet ! Elles ont le gout du citron !
Le départ du groupe… sauf nous ! yeah ! … Tranquillité… A peine sont ils partis que nous allons nous assoir sur une passerelle en bois et jouirons pendant une heure des numéros d’acrobaties de plusieurs familles de singes, qui parfois, perturbés par la présence de leur cousin éloigné, s’arrêtent et nous observent discrètement. Soudain, un bruit sourd et puissant attire notre attention. C’est le bruit du bourdon puissance mille. Et là, surprise ! il semble que ce soit une sorte de libellule ! Mais á y regarder de plus prés, elle a un bec la libellule ! C’est donc un colibri ! Quelle merveille de la nature !
Aprés ca, on passera des heures á crapuhuter sur des terres encore méconnues m´me du guide, á circuler sur un canoé non motorisé cette fois, bref, paisible...
Se baigner dans ces rivières amazoniennes… Quelle expérience ! Il ne faut pas trop penser á ce qui peut trainer sous cette cape marron ! (Piranhas, caïmans…)
La rencontre avec les caimans… Il ne faut pas se fier aux apparences, ce monstre est timide. C’est pourquoi en autre il ne se nourrit qu’une fois la nuit tombée. Et trois de l’espéce ont compris que pour s’alimenter sans effort, il suffisait de se poster devant notre campement et d’attendre que notre guide leur jette les restes ! Cette méthode va á l’encontre de ce que nous sommes venus chercher ici, mais on doit admettre que voir les bestioles se jeter sur leur « proie » ( !), ouah ! ca décoiffe !
Bilan de cette aventure… On en veut plus ! on est resté sur notre faim ! Nous les amateurs d’animaux, ici c’est un paradis ! Nous sommes tombés sous le charme de cette terre inhospitaliére et sauvage . un gros coup de cœur inattendu. Mais la prochaine fois on veut du roots, de la sueur, de l’itinérance et du savoir á ne plus savoir qu’en faire !
20100dra, Cuenca, Equateur, samedi soir
Petits messages :
Tout d’abord, merci aux intéressés de nous faire parvenir vos adresses persos ! (on pense á Seb et Candy, Seb et Filo, Sésé, Béa, Lorraine et Vinc, les cousines et toute famille confondue, les collégues, ...............................)
- Bon alors Mister Palmier et Misses Banane, vous êtes satisfaits maintenant ?!
- Steph et Jo : nous comprenons á présent votre coup de cœur pour la jungle et pourtant votre expérience a dû être encore plus impressionnante. En tout cas, l Equateur c’est pour vous ! par contre, prévoyez beaucoup beaucoup de temps ! Vous nous manquez ! on vous envoie un mail rapidement pour vous donner plus de news !
- Seb et Filo, j’espère que vous êtes prêts á vivre des aventures encore plus folles au Paraguay ! La date approche !!!! On vous appelle très vite. Quel jour c’est mieux ?
- Mamita, on a pensé á toi aujourd'hui, la star des planches!
- SéSé, contents que tu aies enfin trouvé la page du blog ! lol ! On va pouvoir préparer nos messages sur les missions ! Je t’écris vite.
- Helene Jerome, idem, Sophie benoit idem, manu idem, bref, plein de messages en retard… Mais on a l’excuse du blog qui nous demande quand même beaucoup de temps…
ON ATTEND VOS COMMENTAIRES QUI NOUS FONT TOUJOURS CHAUD AU CŒUR !!! Ne relâchez pas le rythme, allez zou ! Et donnez nous aussi des news car c’est pas le tout de prendre de nos nouvelles haha ! On espere que tout le monde va bien