Chiclayo, Trujillo et la Cordillère blanche
Petite image subliminale á rechercher dans ce message
Pimentel, près de Chiclayo, station balnéaire, berceau des civilisations Moches et Chimús, dernier séjour près du Pacifique (snif)
Nous sommes donc ici dans la régions des Moches, et effectivement, les habitants ici sans vouloir être méchante ont tous une sale gueule, oups! Non les Moches (Motches) est une civilisation ancienne qui vécut il y a quelques milliers d’années.
Tumbas reales del señor de Sipán : Site découvert en 1987, plus exactement, découverte de la tombe du seigneur. Malheureusement, aucune photo n’est permise dans l’enceinte du musée, et c’est une vrai déception car ce qu’a laissé derrière lui ce chef sanguinaire est tout simplement prodigieux! Un trésor inimaginable, digne des histoires de pirate! Les chefs moches étaient enterrés avecleuir garde, leurS femmeS, leurs enfants, parfois llamas, chiens... Et surtout absolument tous leur biens, de la soucoupe en terre cuite á la couronne d’or certie de pierres précieuses. La quantité de bijoux est fascinante et évidemment les plus spectaculaires sont les reluisantes “narigueras”, boucles nasales ou encore les gigantesques colliers au milliers de perles de coquillages. Le musée scintille de partout, c’est une fouille, plus que fructueuse car bon nombre de tombes ont été pillées. Celle lá aura le mérite de permettre de retracer une partie de la culture moche et d’émerveiller chaque visiteur. Le clou du spectacle, c’est bien entendu la réplique de la tombe tel qu’elle a été découverte, cela fait renaître de vieilles envies de jeunesse lorsque je r^vais d’être arquéologue. Le Pérou ne cesse de tiitiller de vieux rêve.
Ce musée est indéniablement le plus extraodinaire de tout ceux dans lesquels on a déjà posé le pied. C’est un tombeau ouvert pas comme les autres, un trésor funeste historique! Pour les images http://sipan.perucultural.org.pe/
Túcume, le site arquéologique qui contient le plus de pyramides en adobe au Pérou (26), la plus récente découverte péruvienne. Nous sommes d’abord surpris par le manque d’informations, la pauvreté du musée et le sentier intéractif très enfantin. C’est simple, on ne voit rien... Puis après quelques foulées, on tombe sur une structure en verre, et surprise, y repose depuis des centaines d’années une huaca (temple) tout á fait éblouissante. Les arquéologues sont au travail : par ici ça dessine, par lá ça mesure et au fond ça dépoussière. Une labeur de très longue haleine. C est un métier de patience! Leurs petits pinceaux ont mis á jour des milliers de sculptures qui ornaient alors les murs du temple. Tout est en relation avec la nature : mer, air, animaux... On y voit d’ores et déjá les fameuses embarcations de tótora (=roseau) qui trônent encore aujourd’hui sur certaines plages de la côte, notamment celle de Pimentel oú nous logeons. C’est quand même incroyable de se dire qu’aujourd’hui au 21ème siècle, les pêcheurs continuent d’utiliser ce genre de bâteau alors imaginé par les ancêtres de leurs ancêtres! Des millions d’années plutard, á l’heure oú la technologie ne parvient plus á nous surprendre, c’est toujours le savoir faire de civilisations précolombiennes qui permettent á une partie de la population de se nourrir.
Les gravures sur terre nous laissent sans voix, nous les adeptes du parpaing et du bitume. On monte jusqu’á un mirador oú l’émotion nous rattrappe face á la grandeur du site... Ca ne s’explique pas! Seul un petit endroit est ouvert aux touristes, sur deux autres pyramides, des bàches en plastique qui cachent et protègent les recherches en cours, sur les 23 autres : aucune trace de fouille, de brosse, de pioche. La main de l’homme n’est pas encore venue fouiner... Les formes pyramidales sont bien lá, on devine alors l’extraordinaire RICHESSE qui s’y cache. Tout reste á faire, á dépoussiérer! Il y en a encore pour une centaine d’années! Et c’est peu dire! C’est á la fois frustrant de se retrouver perchés au dessus d’une telle merveille sans y comprendre quoique ce soit, mais c’est si palpitant de savoir que l’histoire précolombienne du Pérou n’en n’est qu’á son commencement! A ce moment lá, comme une évidence, on sait qu’on reviendra ici...
Trujillo, 800.000 habitants, charme á chaque coin de rue, et encore des sites arquéo...
On est lá pour savoir qui a succédé au moches, á savoir les Chimús! Alors direction :
Chanchan, ce nom résonne un peu dans nos mémoires bien qu’il soit difficile d’y associer quelque image!... Les Chimús (apogée entre 1100 et 1400 ) furent soumis au incas á la fin du 15ème siècle.Les diaboliques et expansionnistes Incas les privèrent d’eau afin de les assujettir. Chanchan est en fait la plus grande ville en adobe des Amériques! (24km carrés mais il n en reste que 14) Encore une fois seule une mince partie est accessible aux assoiffés de culture, le reste étant soit dans l’attente d’être gratté, soit entre les mains en or des arquéologues que l’on verra d’ailleurs une nouvelle fois oeuvrer en toute délicatesse: Le peu qu’on verra laisse envisager le potentiel démesuré du site. On se ballade sur les traces des Chimús, dans ces ruelles de sable scuplté. On tente d’imaginer la vie des hommes dans ces forteresses usées par les vents. Le symbolisme des frises ornementales nous pousse á penser qu’une nouvelle fois la vie était concentrée autour de la Pacha mamá: malgré le temps et l’air salin qui ont rongé petit á petit ce passé, les chercheurs ont su restauré en partie ces murs. Cet endroit accentue un peu plus notre frustration car dépourvu d’explications solides...
Huaca del sol y de la luna . Le musée attenant nous apprendra mis á part l’époustouflant savoir-faire en poterie de la civilisation Moche (oui on retrouve les laidrons) que leur dieu était le DIOS Degollador (le dieu égorgeur...)?? Warum? Why? Pourquoi? Por qué?? Le phénomène El Niño sévissant dans le région de temps en temps (ce serait d’ailleurs lui le responsable de la chute des Moches dans cette région), il a bien fallu trouver de quoi le calmer, non? Alors les Moches faisaient des sacrifices humains : deux hommes de la tribus se battaient, le perdant après multes préparations montaient “sur scène” et se faisait égorger! Sympa, non? Ca peut donner des idées en ces temps de changement climatique.
La visite du site est malheureusement guidée (rrr... nous aimons être les maîtres de notre temps) comment expliquer ce qui se dévoile alors sous nos yeux? La vue d’ensemble nous propose deux strcutures pyramidales géantissimes et au centre les vestiges de l’ancienne bourgade. A gauche, la plus grande pyramide en adobe alors découverte au Pérou, centre administratif et politique qui vient à peine (cela faisait une semaine lorsqu’on y était) d’être déflorer. Premières mesures, coups de plumeau... Sur les milliards qui vont s’enchaîner. On découvre donc de loin ce lieu d’importance encore vierge d’explications et de restaurations.
A droite, la pyramide de la luna, lieu de culte. Ici les premières fouilles ont débuté en 1992; avant cela notre jeune guide jouait sur son patrimoine sans savoir qu’un jour il la ferait vivre. L’originalité du lieu, c’est qu’á peu près tous les 80 ans, il rebàtissait le mème temple, sur la structure même du précédent alors bouché par des briques d adobe. Il y a donc 6 étages de morceaux de terre et un découvert oú les recherches ont pu s’initier. Les murs ici aussi font référence á la nature mais surtout á leur Dieu Sanguinaire. Encore une fois on verra les arquéo s’acharner sur leur crayon, pioche... Cet endroit nous émerveille encore plus que les autres.
Trujillo : Mis á part ça, on ne cesse de croiser des locaux adorables, ils cherchent toujours á discuter avec nous, nous demandent comment on s’appelle... On tombe en pleine élection présidentielle, c’est donc un sujet récurrent et intéressant. On est loin des stéréotypes racontés par les voyageurs croisés. Les gens sont si gentils! Inutile de dire qu’ici aussi les vendeurs ambulants se bousculent, se chevauchent et finissent par s’entasser sur tous les trottoirs. Chaque rue a sa spécialité : celle des imprimantes côtoie celle des imprimeries, si si, petits magasins de meubles... On est loin de Ikea contre Conforama. Bref, un monde d’artisans, de professionnels, des savoir-faire transgénérationnels, á chacun son truc, ce n’est pas l’univers commercial que l’on connait nous aujourd hui dans notre France asceptisée. Trujillo est une ville agréáble et jolie malgré ses 800.000 habitants. On aime s’écarter un peu des rues “propres et nettes” et progresser vers la vie “réelle”.
Exemple d une douche... On est encore une fois si loin de notre confort européen...
La Cordillère blanche, grosse glace á la noix de coco qui dégouline sur les Andes
Huaraz... L’arrivée dans les Andes péruviennes est un choc. Et oui, nous avons quitté la côte Pacifique oú les gens sont ouverts, modernes pour retrouver cet atmosphère propre á la Cordillère, ces gens réservés et gentils, toujours enveloppés dans leur tenue traditionnelle. On retrouve aussi les tissus colorés, tout ce bordel organisé et propre á chaque rue, les Cholitas et leurs tresses qui virevoltent lorsqu’elles soulèvent leurs 20 kg de jupe. Ici dans certaines rues, elles sont alignées, des heures durant sur les trottoirs, sur leur gauche des peaux de bête, sur leur droite les pelotes de laine, sur leurs genous elles effilent la laine- Les pelotes feraient rêver le plus gros des matous. Aussi, une grande particularité du Pérou : les fêtes éphémères! Tous les jours, nous avons le droit ça des défilés qui parfois ne durent que deux minutes. ne soyons donc pas étonnés de voir quelques images de gens costumés ici ou lá. ici, fête de l université.
Le trek de Santa Cruz, l’un des plus beaux au monde paraît-il...6h30, premier combi vers Caraz, puis Taxi collectif oú on s’agglutine... A 10h on se retrouve en pleine nature et ce pour 4 jours et trois nuits. La rando débute sous un soleil de plomb, le long d’une rivière. On passera deux jours et demis dans la vallée, encerclés de montagnes fièrement dressées. Ca grimpe pendant un bout de temps, l’air se raréfie avec l’altitude, alors la montée se fait á pas de tortue. Après quelques suées, on s’accorde quelques pâtes dans un paysage enchanteresse, bien que les taons décident de s’attaquer á nous... Après cela, c’est plat, on avance donc á vive allure pour arriver au premier campemant au bord d’une lagune... Il y a déjà quelques tentes de “tours organisés”, alors, sauvages, on marche une heure de plus et choisissons un endroit bucolique oú les vaches vivent paisiblement en harmonie avec différentes espèces d-oiseaux. Seuls au monde, on dort longuement, malgré le froid qui sévit.
2ème jour... On profite de la planitude pour marcher d-un bon pas. C-est plus qu-agréable, les pics enneigés apparaissent de toute part, et plus on s-y approche, plus l-épaisseur du manteau neigeux nous refroidit. Les vaches et les chevaux vivent en liberté dans cette immensité, il ne faut donc pas ètre cardiaque lorsque surgit de nullepart ces gros bovins aux cornes acérées. Pour la 2ème nuit, on n a pas le choix que de dormir près des autres. Mais on se trouve quand mème un petit coin isolé entre les vaches et les rigoles d-eau qui s-échappent des glaciers. C est si bon de se retrouver dans ces paysages vierges, purs... Bon je ne dirai pas le mème chose pour la toilette matinale...
3ème jour...On a du mal ça se réchauffer... alors partons vite pour l ascension la plus difficile du parcours. Et en effet! ! ! 3 heures au ralenti, á avancer centimètre par centimètre pour atteindre le col de 4700m, Vincent trotte presque comme un lapin tandis que moi je cherche désespérement mon souffle. Mes petits poumons ne sont pas faits pour la haute Montagne! Trois heures donc, de souffrance mais ici rien ne va sans l émerveillement, alors évidemment la Nature nous encourage á poursuivre et une fois au col, nous récompense. On est content d ×etre arrivés jusque lá. Maintenant c est de la rigolade! De la descente et encore de la descente! Le panorama est gçeant, On marche donc quelque peu épuisés jusqu au dernier campement. Le froid finira cette nuit lá par nous achever, et c est sans compter sur la fermeture de notre tente qui semble s etre associée avec le diable car elle refuse de se fermer!
4ème jour... Les gestes robotisés par la grande fraicheur nous entamons cette dernière journée. On traverse de petits villages isolés oú les gamins réclament des caramels. T as vu un dentiste, toi?? On est malgré tout hors du temps, quelques siécles en arrière... Enfin, on arrive á Vaqueria, le bled duquel on doit prendre un combi jusque Caraz... Au bout d une heure trente, le combi arrive....plein á craquer... bon... Ok... Levons le pouce! Le premier camion s arrète et commence alors 4 heures de grands, très grands frissons! Le saut de pont? De la “gnoniotte” á cóté!
Pendant 4 heures, nous avons serpenté dans la montagne, alors le paysage est certes fabuleux, mais lorsque le camion, pour tourner ça gauche sert ça droite, avance dans le lacet, et que son parc choc prend l-air dans le vide, je peux vous assurer que c est juste complètement flippant! On a survolçe les flancs de montagne. J ai failli m évanouir quinze fois tellement j avais la trouille! Vincent rigolait á coté mais il riait jaune. On était pas fier... Cette route vertigineuse s est associèe d une belle rencontre avec les deux camioneurs.
Après ces sensations fortes, on passe deux jours á Caraz, village serein, sans touriste... de quoi reprendre des forces pour de nouvelles aventures! Le marché ici est disproportionné et pimpant.
Cholito y cholita, desde Cuzco, Perú
PS : La nourriture péruvienne est largement plus variée qu en Equateur, alors les estomacs vont plutot bien! (cette petite adresse á caraz helene, miam, si t en a d autres en Bolivie on est preneur!!)