Guayaquil et Galápagos
Guayaquil, un enlèvement toutes les neufs heures, centre économique du pays
Dans le bus qui nous y emmène, on rencontre un chilien qui y vit, dépouillé plusieurs fois, suivi… Il nous met fortement en garde sur la grande délinquance qui frappe dangereusement la capitale économique. Il nous en parle tellement qu’il finit par nous apeurer! Le journal TV, vu depuis plusieurs fois, ne vient pas contredire ses infos : meurtres á répétition… rrr… bon il nous donne aussi une bonne adresse peu onéreuse. Durant deux jours, on suivra scrupuleusement ses conseils et ne sortirons pas de la rue principale et du Malecón 2000, grande esplanade qui longe la rivière couleur terre. C’est aussi le RDV dominical des familles aisées, le m’as-tu vu de Guayaquil en quelque sorte.
Il fait une chaleur irrespirable et déjà notre premier aperçu de l’Equateur nous surprend par la nouveauté. La végétation est plus que luxuriante, les plantations de bananiers qui en plus de s’aligner le long des routes feraient rougir Marie Christine (si, si), et en face du Malecón, on a l’impression de voir de la forêt tropicale. Mais la découverte du continent sera pour plus tard!
Les Galápagos, 1éres galéres ou comment passer dix nuits au poste de police…
Notre séjour sur l’Archipel sera sans interruption un appel au porte monnaie. Or, les gens qui voyagent ici ne sont pas de notre catégorie va-t-on dire… Enfin, disons que nous n’avons pas le même budget… Le prix des hôtels est exorbitant pour nous et il est interdit de camper… sniff… Nous qui pensions ressortir notre chère maison… On s’adresse á un policier qui nous indique un hôtel assez bon marché pour l´´ile. Avant même de l’avoir trouvé, il nous a rejoint en voiture « Policía Nacional » avec deux de ses coll´gués. Il nous dit de monter car peut être son « mayor » pourrait nous aider… On l’attendra une bonne heure, le temps d’apercevoir les premiers monstres de l’île : des dizaines d’iguanes marins qui tentent de se confondre dans la pierre volcanique, tandis que des centaines de crabes rouges fuient comme des voleurs á notre approche. Le commissariat a en effet les pied dans l’eau. Le mayor arrive et tout naturellement nous prëte la chambre d’un de ses officiers! Baño privado, lit, ventilo, vue sur mer, pour pas un centime!
Au moment de quitter l ile de Santa Cruz pour Isabela, le mayor ordonne á ses hommes de nous envoyer sur le quai, nous confie qu’il nous aidera á nouveau lorsque nous reviendrons (ce qu’il fit)
et nous dit de dire qu’ on vient de leur part sur isabela… OK! Sur cette nouvelle île, un officier nous prête donc sa chambre personnelle pour 4 nuits! Vue sur mer, patati patata!
Sur Floreana, pas de poste de Police, alors culottés, on frappe á la porte de l’armée… Le commandant nous prête sans sourciller une pièce inhabitée où dormir! Vue sur le port!
Durant cette partie du voyage on a rusé des dizaines de fois pour payer mois cher. Les gens nous ont souvent, voire très souvent aidé. Ils n’ont pas l’habitude de voir des mochileros. (bateau entre les iles, discount très fort sur les équipements de plongée, deux tours au rabais et non déclarés……)
Cela dit, ca a créé des frustrations également! Pas de tour pour visiter les plus belles parties de l’archipel protégées et inaccessibles autrement que par la mer, pas de plongée. De toute façon il faut des diplômes et moi á trois mètres de profondeur j ai déjà mal aux oreilles. On reviendra donc dans 20 ans avec les billets qui déborderont de nos poches!
Les Galápagos, la planète des monstres gentils, deux semaines de « pauses ».
Ici, les lézards á tète rouge serpentent de partout, eau turquoise, otaries affalées sur les bouées maritimes… Nous entrons dans un autre monde…
L’archipel est d’origine volcanique, et en effet, culmine un petit paquet de volcans dont certains ont connu des éruptions récentes. Les traces de coulées de lave sont visibles dans tous les recoins des îles, on imagine très bien ces torrents écarlates avançant á toute allure sur les flancs des pics, les coulées ralentissant face aux obstacles. Le basalte est noir et reluisant, comme rouge et poreux.
Sur le port principal, Puerto Ayora, on commencera notre séjour en scrutant les lions de mer étalés comme des crêpes sur une cale et la valse incessant des pélicans. L’eau est translucide, on veut se baigner! Pour rejoindre Tortuga Bahia, plage á une heure de marche, on suit un sentier… des arbres cactus, pinsons, canaris nous saluent sur tout le trajet, alors que des milliers de lézards qui faisaient la sieste déguerpissent au son de nos pas. La première baie sur laquelle nous arrivons est majestueuse, sable blanc, pélicans, d’autres piafs rigolos, et les surfeurs se laissant glisser sur les vagues. Une fois, on verra une otarie les imiter! Génial!
Et la vie sous marine! Si captivante! Notre mémoire jouera le rôle d’appareil photo et les mots seront insuffisants pour décrire ces numéros aquatiques! C’est difficile d’imaginer que sous le manteau bleu des océans se cache un autre monde, un univers multicolore avec ses propres règles, ses hiérarchies…
Tomber nez á nez avec une tortue marine géante qui se nourrit dans une crevasse, ca fait partie de ces moments oú le temps n’a plus de valeur que celui de tout admirer. Quant á celui de nager avec ces otaries, toujours intriguées par la présence de gros poissons maladroits comme nous! Tout simplement excellent! Elles ont une de ces tronches, on en ramènerait bien á la maison!
Lorsqu’on s’écarte á la nage des zones traditionnelles de plongée en apnée , la faune se transforme alors et les poissons décuplent de volume! Les variétés nouvelles n’en finissent pas, on voit des némos géants, des poissons bijoux tellement ils sont beaux, amis aussi du corail, toutes sortes d’oursins, étoiles de mer, concombres de mer… ca scintille!
L’eau est chaude et les fonds marins et la faune surtout sont incroyables par endroit. On nage grandeur nature dans un aquarium. Des poissons noirs et jaunes par milliers… un iguane vient batifoler avec nous sous l’œil aiguisé des pélicans posés sur la Mangrove. Ce premier jour, Vincent voit une otarie s approcher un peu de lui avant de s’enfuir, pendant que moi, affolée, ce sont trois bébés requins qui viennent me chatouiller les pieds!
On rencontre Carmen et Enrique, un couple de Guayaquil avec qui nous partagerons quelques moments enrichissants.
Je ne vais pas détailler notre séjour, les images parlent d’elles même (bien que la qualité soit médiocre), mais juste les quelques clichés paradisiaques…
Comme celui des iguanes qui font partie intégrante du paysage, ou de ces otaries qui se la coulent douce sur les bateaux de pécheurs, les pingouins qui s’agitent dans les ports, les mangroves qui dessinent le rivage.
Sur Isabela (notre coup de cœur), la longue et interminable plage offre des parasols naturels qui cette fois feraient pâlir de jalousie mi padre! On en découvre d’autres vierges et désertiques…
Sur les îles, on trouve aussi des tortues á l’état sauvage (on en aura vu deux) et surtout des centres d’élevage où on trouve notamment la tortue Galápagos (d’où le nom des îles) et le vieux Georges, dernier de son espèce, qui se refuse á toutes les beautés qu’on lui propose… toujours puceau á plus de 200 ans… les boules!
Le jour de mes trente ans, toujours sur Isabela, après une journée au lit pour mon loulou « sinusité », on part de bonne heures, á trois sur une 125, en excursion « illégale », visite d’une lobería, n’en déplaisent aux gros mâles qui n’hésitent pas á nous le faire savoir en beuglant des obscénités que l’on ne répétera pas , du « lit » des requins tintoreras qui ne sont pas encore rentrés ce coucher… Normal il est six heures du mat’, des milliers d’iguanes se dorent la pilule (oui oui, il fait déjà bien chaud). Puis notre guide (qui est en fait le père de famille chez qui nous avons planté la tente histoire de na pas abuser plus de 4 nuits chez nos amis les flics), nous lâche au milieu de la mer pour une séance de snorkelling, gigantesque, et nous envoie un peu plus loin dans un passage très difficile, je pense avoir eu la frayeur de ma vie tellement la mer était agitée et inhospitalière, seules quelques égratignures seront là pour nous mémoriser cet épisode… Ensuite nous avons entamé une randonnée de 14km, dur dur de part la chaleur et le soleil qui nous a cisaillé les mollets toute la journée, jusqu’ á un mur de larmes bâti par des bagnards recloués dans ce no man’s land (á l’époque), et persécutés par des gardes féroces. Aujourd’hui, c’est le refuge de milliers de lézards. Ca aura au moins servi á quelque chose… Découverte de plages paradisiaques… puis cocktail au rhum, alcool de caña, les pieds dans l’eau, les fesses dans le hamac… Comme c’est dur d’avoir 30 ans!
Je vous passe le détail des autres randos! (volcan invisible sous la pluie, grottes de pirates, la grietas où l’on saute des rochers…)
Nos coups de cœur? Nager, que dis-je! Jouer avec les otaries, leur lancer des bâtons et aller á la nage jusqu'à un banc de requins (une 20aine) d’1.50 m… les regarder de prés au fond de l’eau, voire les toucher pour Vincent… Séquence émotion garantie! N’est ce pas belle maman! Haha et aussi voir des raies manta de trés prés!
Mais aussi notre avant dernière soirée sur l’Archipel : c’est « el día de la madre » , jour plus que festif en Equateur. Toutes les femmes se pavanent avec les présents reçus. Depuis plusieurs heures, nous sommes enfermés, je suis á mon tour frappée par une sinusite… voilà des heures que l on entend des hommes pousser la chansonnette. Au moment de sortir, on se rend compte qu’il s’agit en réalité de nos hôtes. On les félicite et d’office, ils nous font entrer dans l »arrière hôtel » où se déroule ce spectacle intimiste. Sont les propriétaires octogénaires, leurs enfants. L’accueil est si chaleureux, c’est incroyable! La gérante (belle fille) nous sert une énorme part de gâteau, un cuba libre et lá, attention les oreilles! 3 hommes commencent á chanter, c’est d’une pureté déconcertante et si émouvant! Ils nous dédient au oins cinq chansons, toutes romantiques, á vous filer la chair de poule. C’est un cadeau incroyable qu’ils nous ont fait lá, un vrai moment de bonheur que l’on espère même pas trouver en voyageant…Ils ne veulent pas nous voir partir, mais on se sent gênés de s être ainsi introduits dans cette fête familiale.
Vous l’aurez compris, un séjour au pays d’Adan et Eve, un Eden, oú nous avons multiplié les rencontres, mais nous sommes quand même contents de retrouver notre vie de baroudeur averti! Et l’arrivée sur le continent nous a bien surpris ma foi!...
Gros bisous á tous
Grosse pensée á Mr et Mme Mentec! Je peux vous dire qu’on a pensé á vous (et aussi au champagne et á la bouffe il faut l’admettre, hihi!) Une photo, une photo!
Sandrita y su alumno favorito, desde Quito